La découverte du nouveau monde...

Aider les gens, empêcher les massacres et les morts injustes, c'était un noble but, et ça avait été le sien pendant longtemps, après la guerre. Mais avec cette bande, et avec ces missions et ces supérieurs, il était de plus en plus difficile de savoir si ce qu'ils faisaient était vraiment bon. Gawel considéra la conversation d'un air résigné, mais un rien triste. Il avait déjà pensé à tout ça bien sûr, mais il était vrai qu'ils n'avaient de toutes façons pas le choix, et qu'ils devaient obéir à leurs "maîtres". Il expira un nuage de fumée avant de répondre au draeneï, prenant en considération le "compliment" sur son expérience du combat.

Gawel : *souriant tristement* J'ai eu le malheur de connaître quelques guerres et de devoir y faire face, comme un bon nombre d'entre nous, hélas. Vous ne devez pas y être étranger non plus. Quant à nous... Je ne sais pas. J'essaie de croire que nous travaillons pour le bien, mais ce n'est pas toujours évident dans ce qu'on nous demande.

Ils continuèrent d'échanger paisiblement, passant le temps ainsi en attendant que Mozdram ne revienne.

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Marden ne semblait pas prêt à s'habituer aux soudaines absences de son ancien élève, et avait presque craint qu'il fut évanoui pendant un moment, s'il ne s'était pas redressé immédiatement, commençant à lui parler comme si de rien n'était. Alors qu'il expliquait la situation, Marden vint se rassoir en l'écoutant, perturbé au passage par ce soudain geste par rapport à sa chemise. Il savait Jadear comme étant une personne troublée depuis leur rencontre,e t depuis qu'il l'avait pris sous son aile, mais il avait définitivement changé depuis quelques temps, et Marden se sentait toujours frustré que son ancien élève, et ami, ait cherché à le fuir pendant tout ce temps. Habitué à la rude vie de la Compagnie, et aux blessures que chacun risuait, le rôdeur fut néanmoins déstabilisé et un rien choqué par les cicatrices de Jadear, ne s'attendant pas à ce qu'elles soient si voyantes. Quittant son observation des marques nécrosées, il décida cependant de changer d'attitude, adressant un sourire rassurant à l'elfe inquiet. Il n'avait pas besoin de le faire se sentir plus coupable encore.

Marden : Tu sais, tu n'es plus mon élève parce que je ne suis plus la bonne personne pour te guider, et parce que je n'ai plus rien à t'apprendre, mais je voudrais que ça ne nous empêche pas d'être amis. Tu n'as plus à me voir comme un supérieur maintenant, alors si tu veux venir discuter de quoi que ce soit avec moi, ne te prives pas.

Il vit que ces quelques mots éclaircirent déjà l'ambiance, mais il ne put s'empêcher de s'assombrir quelque peu à la mention de ce "nouveau maître", n'accordant que peu de confiance à Endirvis, et encore moins en tant que modèle à suivre.

Marden : Je n'ai plus le pouvoir de choisir pour toi, mais je vais quand même te donner mon avis. Tu as probablement beaucoup à apprendre de lui, mais méfies-toi tout de même, il est loin d'être toujours stable, et ça m'étonnerait pas qu'il puisse même être dangereux pour toi.

L'ancien maître s'en tint là pour son avertissement, pas désireux non plus de manipuler les opinions de Jadear. Après tout, il était sûrement assez réfléchi pour se faire son propre avis, et il savait se défendre. Marden sourit à nouveau, reprenant sur quelque chose de plus positif.

Marden : En tout cas sache que je ne t'en veux pas. Comme je le disais, je ne suis plus ton maître, et tu n'es plus mon élève, et ça fait de nous des égaux, à présent. Garde ça à l'esprit, et sache que tu peux venir me parler quand tu veux.

Jadear écoutait attentivement Marden, ses oreilles et ses sourcils bondissant avec expression en fonction de ce qu'avançait le rôdeur. Il le laissa terminer avant de répondre.

Jadear : Merci, je suis content d'être l'ami de quelqu'un comme toi.

Il sourit avant de reprendre.

Jadear : Je sais bien pourquoi je ne suis plus ton élève, mais j'enchaîne échec sur échec depuis que je ne le suis plus. Pas que je ne le faisais pas avant, mais maintenant j'ai l'impression que je ne devrais pas les faire. J'ai eu l'impression de régresser... Et Endirvis est rompu au combat, il n'est pas seulement la seule personne qui soit non-morte dans cette Compagnie, il est aussi un très bon maître d'armes. Il baissa un peu le regard et reprit. Il m'a beaucoup aidé à me faire à ma condition aussi... Il regarda à nouveau Marden, de ses yeux jaunes. Je crois que j'ai encore beaucoup à apprendre, de lui et des autres. Et de toi aussi, quoi que tu en dises.

Finalement, mettant fin à une certaine attente, Mozdram arriva. Il pénétra rapidement dans le corridor, avisant au passage Arkturus qui se releva en le voyant. Le Roué, s'arrêta, inclina la tête dans sa direction afin de le rassurer avant de pénétrer dans son bureau et de fermer la porte derrière lui, évitant tout explication. Le worgen souffla, se demandant tout de même par quel miracle les Vigiles n'avaient pas su déceler les informations dans l'esprit du vétéran. Néanmoins, voulant se débarrasser de sa paranoïa, il se rendit dans la cuisine, se dévorant rapidement une viande fraîche avant d'aller se coucher peu de temps après.

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Les jours suivants se passèrent tranquillement, Mozdram, comme à son habitude, ne quittant que peu de fois son bureau, tout comme Endirvis qui n'arrêtait sa méditation que pour savoir si les Psykers n'avaient pas décidé de les assassiner dans leur sommeil. Arkturus, lui, s'était décidé à prendre sous son aile la jeune Alhia, lui inculquant sa philosophie, héritée à la fois du Cercle Cénarien mais aussi des meutes worgènes. Cette façon de pensée se caractérisait par une vue très bestiale de la nature, se basant généralement sur la loi du plus fort, ne laissant étrangement que peu de place aux sentiments telles que la pitié, ou méprisant le concept de la "Seconde chance". Bien sûr, le worgen n'appliquait pas toujours ses propres règles à la lettre mais c'était devenu un certain mode de vie, qu'il cherchait aussi à enseigner dans les grandes lignes à sa disciple afin de l'endurcir.

Au bout du quatrième jour, Mozdram convia de nouveau la Compagnie dans la bibliothèque, devenu le lieu de rendez-vous par excellence. Il y expliqua alors, avec un certain rictus dégoûté, qu'un évènement diplomatique mineur entre les Illidari et la Ligue allaient se dérouler à la Halte Aile-de-Feu.

Mozdram : Ce n'est qu'une simple rencontre amicale afin de créer quelques liens entre les deux factions.
Endirvis : Je vois. Et nous nous devons d'êt'we les seuls w'ep'wésantants pou'w éviter, si c'est un piège, que la Ligue ne subisse des pe'wtes t'wop impo'wtantes.
Mozdram : Je suppose. En tout cas, il ne sera pas question de négociation, juste histoire... Comment disent les humains déjà...
Arkturus : Prendre la température ?
Mozdram : C'est ça. En tout cas, ils doivent tout de même tenir à nous puisqu'une seule petite partie de notre groupe doit s'y rendre. Comme vous pouvez-vous en douter, je ne compte pas y aller. Siasske sera ma représentante, je lui laisse le soin de composer son équipe.
Endirvis : Si papi aig'wi ne vient pas, je veux bien en êt'we. Et puis il faut bien que quelqu'un su'wveille tes a'wwiè'wes meuf. *clin d’œil*

Arkturus se recula de quelques pas, afin de faire comprendre qu'il ne souhaitait pas non plus se rendre à ce dîner. Les Illidari étaient des alliés dangereux, plus encore que la Ligue, et il avouait, parfois, avoir du mal à faire la distinction entre eux et les séides de la Légion Ardente.

En entendant Endirvis se proposer, Jadear eut pour réflexe de faire de même, il amorça donc un mouvement avant d'être coincé derrière une épaule bleue.

Meeran : Si jamais vous vous faites attaquer, vous aurez besoin de quelqu'un qui puisse vous soigner. Je veux bien vous accompagner aussi.

Meeran dévisagea ensuite Mozdram dans l'attente d'une réponse.

Ghalron n'avait pas du tout envie d'être paradé comme un représentant de la Ligue, il détestait être traité comme une curiosité. Il attendait que Siasske fasse sa petite équipe, mais montrait son manque de volonté à participer par un masque dubitatif et peu enthousiaste, même après ces quelques temps d'inaction, et malgré ses dispositions à priori assez amicales avec les Illidari. Marden se demandait également quelle allait être l'équipe désignée par Siasske, puis considéra un moment le risque qu'ils soient attaqués, l'évaluant à probable mais loin d'être certain, puis il s'adressa brièvement à la chasseresse.

Marden : À moins que le groupe ne soit déjà figé, je veux bien me porter volontaire. Je ne vois pas Azriv ou Ghalron vous accompagner.
Ghalron : Hrm.
Azriv : Eh pourquoi pas moi ?
Marden : Ben je sais pas, tu veux représenter la Ligue ?
Azriv : ... Accordé.
Marden : Gawel ?
Gawel : *fronçant les sourcils* Je n'sais pas. S'il le faut j'irai, mais je vous avoue que ça me passionne pas. Je pense qu'on a pas besoin d'y aller à douze.

Les différentes paires d'yeux verts s'en remirent à Siasske, attendant qu'elle énonce sa volonté.

Endirvis lança un regard plein de sous-entendus à Siasske avec un léger sourire qui dévoilait ses canines. Lorsque Jadear s'extirpa de la masse bleue qu'était Meeran, le troll lui tapa dans le dos, lui adressant aussi un clin d’œil malicieux, très enjoué à l'idée d'aller tailler le bout de gras avec les Illidari. Ce n'était pas nouveau que le troll possédait une profonde estime pour eux, davantage depuis son opération. Mozdram acquiesça à son tour en direction de Siasske. Secrètement, il espérait que si tout ceci se révélait être une manigance infâme, le chevalier de l'impie y laisse sa peau. En effet, il le considérait de plus en plus comme une menace, bien loin d'être aveugle à son petit manège concernant sa future "suprématie".

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La petite troupe dirigée par Siasske se dirigea vers le maître des vols, passant par certains jardins resplendissants ainsi qu'une zone d'entraînement. Celui-ci se dévoila être un imposant tauren. Son crin blanc et ses yeux bleus perçants lui donnaient l'air de venir des contrées les plus froides de Kalimdor. Pour autant, il accueillit les Compagnons, et contrairement aux autres personnes présentes sur le Promontoire - que ce soit les gardes ou les psykers - plutôt chaleureusement. Après s'être incliné, le bovidé présenta, avec une fierté aisément décelable, ses bêtes. D'imposantes créatures volantes mammaliennes dotés de longues et puissantes ailes d'une membrane relativement résistante se trouvaient devant eux. Elles possédaient aussi deux têtes semblables à celles des loups et parfois arboraient des cornes sur le crâne. Le chevalier, reconnaissant manifestement cette espèce, manifesta alors une certaine curiosité.

Endirvis : Eh mec. Toutes ces bestioles étaient pas genre complètement gang'wénées ?
Maître des vols : Oh si mais vous voyez, avec l'exode des peuples vers l'Outreterre sont venus aussi des druides expérimentés. Ils ont participé à la sauvegarde de quelques espèces d'Azeroth utilisées par le Vol Infini, comme les Ettins mais se sont aussi intéressés aux créatures de l'Outreterre. Certains se sont mis en tête de retourner à leur état originel certaines bêtes et après moult purifications, ils réussirent à recréer les rylaks. La Ligue des Psykers s'est trouvée très intéressée et en a acheté plusieurs couvées.
Endirvis : Dès que ça pa'wle expé'wimentation faut pas s'étonner de les voi'w piqués au vif.

Ne perdant que peu de temps, Endirvis se mit sans crainte sur la selle de l'un d'entre eux, refusant pour une fois d'invoquer son griffon squelettique. Alors que la bête grognait, acceptant difficilement qu'un mort-vivant le dirige, le chevalier fit signe à son élève marchelombre de monter derrière lui.

Meeran s'émerveilla devant le remarquable travail des druides et inspecta rapidement, après un court échange non verbal avec le tauren, un des rylaks purifiés.
Jadear, lui, grimpa derrière Endirvis dès lors qu'il lui indiqua d'en faire autant, suivi de près par le chaman qui choisit le rylak qu'il observait quelques minutes plus tôt. Il prit un peu de temps pour que la bête s'habitue à lui avant de monter et prit le plus grand soin à ne pas lui faire mal en le montant. Après s'être assuré que la bête était calme une fois qu'il s'était bien installé, il clama :

Meeran : Je suis prêt. Si quelqu'un veut monter derrière moi, qu'il le fasse.

Le tauren lança un ultime regard inquiet à l'attention de la dernière bête qui s'envolait, spécifiquement celle qui portait les deux morts-vivants. Il avait quelques difficultés à imaginer le mutant tenir les rênes. Néanmoins, le chevalier de l'impie maintenait la cadence et suivait le reste du groupe tranquillement en direction de la Halte Aile-de-Feu. Afin de raccourcir le temps de voyage, ils passèrent au dessus du bidonville nauséabond qu'était l'Outre-Comté, observant d'une distance plus que raisonnable plusieurs patrouilles en armure blanche parcourir les rues, et parfois appréhender quelques criminels véreux. Ils mirent un certain moment à parcourir l'intégralité de cette ville avant de retrouver la forêt dense et lugubre de la Forêt de Terokkar, où la nature, bien que déformée, était encore majoritairement reine.

Finalement, mettant fin à l'ennui du voyage, la Compagnie arriva au bastion Illidari. La Halte possédait une architecture typiquement elfe de sang, favorisant la couleur rouge et empruntant toujours des formes doucement arrondies et ornées d'une multitude d'arabesques. Cependant, la ville était aussi étrangement métaphorique de la situation des suivants d'Illidan. En effet, d'imposantes veines de mana s'étaient éparpillés sur toute la zone, grimpant aussi bien aux murs qu'elles serpentaient au sol. Elles pulsaient, de manière irrégulière, d'énergie arcanique, séquelles de l'explosion de la bombe de mana déclenchée des années auparavant. Évidemment, plutôt que d'abandonner les lieux, les Illidari avaient décidé de prendre avantage des nouvelles caractéristiques de l'endroit. Comme pour témoigner de cette soif d'apprendre et de posséder, des conjurateurs, majoritairement elfes de sang, tentaient de maîtriser les élémentaires volatiles de mana qui apparaissaient sporadiquement. D'imposants cristaux verdâtres, semblables à ceux qui avaient existé à l'intérieur même de Lune-d'Argent, se tenaient au milieu de chaque zone d'entraînement, éliminant directement tout élémentaire qui échappait au contrôle des mages. Les extrayant de leurs observations, un imposant ogre à la peau beige couverte de tatouages, au masque semblable à celui d'un bourreau et se trouvant légèrement plus athlétique que ses semblables se présenta devant eux.

Endirvis : Qu'est-ce que c'est enco'we les histoi'wes ?
Ogre : Je m'appelle Oliom, mon rôle est de vous amenez devant mon maître.

Ne se posant pas plus de questions, Siasske ordonna à l'ogre de procéder. Celui-ci les emmena via un chemin un peu plus sûr jusqu'à l'ambassade, s'éloignant ainsi des zones d'entraînement. Le chevalier de l'impie, se trouvant à côté de la kaldorei observait Oliom devant lui. Ce guerrier l'intriguait, il lui semblait imperméable à la magie. Venant à peine de  se demander si une telle créature pouvait être relever en mort-vivant, il fut coupé. L'ogre s'était, en effet, agenouillé en face d'un humain aux cheveux bruns, bien trop soignés au goût du troll. Son visage, orné d'un bouc, ne montrait aucune cicatrice et ses yeux verts malicieux observaient rapidement chacune des personnes visibles. Siasske, aveugle à la situation, se décida tout de même à sortir de l'ombre d'Oliom, se présentant ainsi devant l'humain, dont le visage s'éclaircit en la voyant.

Humain : Siasske, il est trop bon de te revoir.

Sia' : William!

Cette exclamation stupéfaite s'échappa de la bouche de Siasske qui venait de s'écarter de derrière Oliom afin de voir qui était son fameux "maître".

Sia' : Par Elune, William! Si je m'attendais..!

L'humain en face d'eux lui adressa un sourire franc, amusé par sa réaction en le découvrant. L'Elfe semblait réellement apprécier de le voir ici, à en déduire par l'expression étonnée mais joyeuse que son visage arborait. En le détaillant un peu plus, elle remarqua qu'il avait un peu vieilli depuis qu'ils s'étaient vus huit ans plus tôt à Hurlevent, mais rien qui n'enlève le charme qu'elle lui connaissait. Après l'instant d'hébétement, elle se retourna vers les autres qui avaient pratiquement tous la même tête : "Tu nous expliques?".

Sia': *Raclement de gorge.* Permettez moi de vous présenter William Shascan, c'est un de mes anciens contacts et surtout un ami formidable...

Elle fit de nouveau face à William et se rapprocha d'un coup, l'air beaucoup plus sérieuse soudainement alors qu'elle lui attrapait le bras et l’entrainait deux pas plus loin.

Sia', à voix basse : Qu'est-ce que tu fais là..!?

Se disant, elle jetait des regards tout autour d'elle sur l'environnement qui les entourait : les veines de mana qu'ils avaient vu au sol et sur les murs ainsi que ces imposants cristaux verts en suspension en arrivant l'avait fait hésiter à avancer malgré leur mission, et elle ne comprenait pas pourquoi un homme comme lui s'était retrouvé ici et surtout dans cette faction pourtant peu avenante.

Oliom se redressa très rapidement en voyant Siasske embarquer l'ambassadeur un peu plus loin. L'humain, dans une certaine nonchalance, ordonna à l'ogre de rester en arrière. Avec satisfaction, il vit que son servant s'exécuta immédiatement. Il reporta ensuite son attention sur son amie de longue date, fier de se présenter sous un beau jour. Ses vêtements noirs en soie, plutôt simples laissaient place à quelques ornementations sobres et teintés du vert qu'on accorde généralement aux Illidari. Sa peau semblait plus sombre que la normale et ses yeux verts luisaient légèrement, témoignage de son statut de démoniste. Ses doigts effilés vinrent se poser sur la joue de Siasske, d'où il dégagea une mèche pour l'observer de la meilleure manière possible. Avec un sourire, il se décida à répondre à Siasske.

William : Ce que je fais ici ? Eh bien, il fallait bien un hôte de qualité pour vous accueillir. Ainsi, je me suis immédiatement proposé lorsque j'ai su quels invités de marque j'allais avoir à ma table.

Il ne put s'empêcher un léger rire, heureux avant de remarquer la moue dubitative de l'elfe de la nuit en face de lui. Comprenant le réel sens de la question, il prit une longue inspiration avant de débuter.

William : Si tu parles de mon appartenance aux Illidari, c'est très simple. Le monde est en perdition, mon Royaume est en ruines, Varian est mort, et son fils est absent du trône. J'ai trouvé que c'était un excellent moment de choisir une voie de secours, après tout tu connais bien ma loyauté défaillante concernant l'Alliance.

Il s'écarta ensuite légèrement de la kaldorei avant de continuer son explication.

William : Je me suis tourné vers les arts obscurs il y a six ans maintenant, possiblement trop jaloux du pouvoir des mages. Je ne l'ai pas fait sans réfléchir bien sûr, je me suis renseigné sur ce que ça allait me coûter. Potentiellement ma vie mais pour toutes les portes que ça ouvre... De toute façon, nous sommes déjà tous condamnés.

Il prit de nouveau une légère pause, regardant les Compagnons qui s'emblaient s'impatienter.

William : Tu es aussi, d'une certaine manière, celle qui m'a poussé à me tourner vers cette voie. *attristé* Quand j'ai appris la nouvelle de ta prétendue mort, je me suis trouvé vide. Je ne pensais pas moi même que cela allait m'affecter aussi durement. Puis, pour stabiliser mes nouveaux pouvoirs, je me suis tourné vers les maîtres de la magie, ton propre peuple : les biens-nés. D'une certaine manière, c'était un moyen de m'accrocher à ta mémoire, alors je me suis cultiver sur eux, m'accaparant pendant un temps leur mode de vie tout en m'émerveillant devant les possibilités d'élévation qu'ils proposaient. Cela m'a aussi appris à me stabiliser, pour ne pas me laisser consumer par mon pouvoir naissant mais aussi à vouloir en savoir plus. Les seuls, à l'heure actuelle, qui proposent d'allez aussi loin dans la découverte, ce sont les Illidari.

L'Elfe de la Nuit écoutait son ami s'expliquer avec un moue contrariée. Elle avait les yeux légèrement plissés en le regardant, mais pour l'instant aucun mouvement de recul, indiquant qu'elle ne le reniait pas pour les décisions qu'il avait prises même si il était clair qu'elle ne les appréciait pas. Seulement lorsqu'il mentionna les Bien-Nés, elle se crispa d'un coup, ce qu'il remarqua tout de suite.

Sia' : Ne parle pas d'eux comme "mon" peuple, tu sais très bien ce qu'il en est d'eux, et tu sais également très bien pourquoi je les ai fui. Je ne comprends pas que tu te sois tourné vers cette voie et vers eux en pensant que cela me ferait plaisir, en voulant "honorer" ma mémoire...

Elle porta la main à son front afin de se le masser, avec un soupir, avant de relever la tête vers lui.

Sia' : Nous parlerons de tout cela plus tard, pour le moment nous sommes ici dans un but précis. Si tu veux bien nous guider...

William acquiesça et d'un geste l'invita à pénétrer dans l'ambassade, la laissant passer devant lui. Elle s'exécuta en indiquant aux autres de la suivre à l'intérieur du bâtiment également, tandis que son ancien collaborateur rentra en dernier derrière eux.

Une fois tous rentrés au sein de l'Ambassade, plus grande à l'intérieur qu'il n'y paraissait, Endirvis remarqua rapidement plusieurs gardes elfes de sang engoncés dans d'imposantes armures à la couleur ébène, dont les visages étaient indiscernables derrière leur heaume. Ils tenaient tous d'impressionnantes hallebardes, les rendant plus menaçant que rassurant pour la Compagnie. Cependant, se doutant des réserves que les compagnons pouvaient avoir à entrer dans ce lieu à ce point gardé, William tapa dans ses mains et ordonna aux soldats de quitter la salle. Sans un mot, ils s'exécutèrent disparaissant l'un après l'autre, laissant seulement Oliom et William comme présence Illidari dans la pièce. Endirvis jugea que l'humain devait avoir une confiance folle en Siasske, ou en vouloir sérieusement à son boule. Après leur avoir demandé de déposer leurs armes à l'entrée, l'humain les invita à s'asseoir autour de la grande table garnie d'un festin impressionnant, dont l'odeur rappelait peut-être les restaurants les plus somptueux de Lune-d'Argent. Au vu des plats, le chef cuisinier devait d'ailleurs être très probablement un elfe, puisqu'ils présentaient des poitrines de faucon-pérégrin ainsi que d'occasionnels steaks de lynx.

La pièce en elle même, hormis les immenses drapeaux Illidari et les quelques tableaux illustrant les paysages de Quel'Thalas semblait plutôt vide ainsi qu'austère. En effet, la bâtisse, bien que rénové, avait subi d'imposants dégâts par la bombe de mana. Une veine busquée se trouvait d'ailleurs au plafond, illuminant ainsi légèrement la pièce, en plus des torches, d'un bleu reposant. Un bureau se trouvait en retrait, remplis de missives et d'objets divers qui devaient probablement servir à William dans son quotidien. S'asseyant au bout de la table, en face de Siasske, après que tous les Compagnons se soient installés, celui-ci leva un verre de vin d'une main, rappelant ainsi à tous la raison de leur venu.

William : À l'amitié naissante, et que j'espère florissante, entre les Illidari et la Ligue des Psykers. *boit*

Endirvis sentit le vin, tentant de donner l'illusion d'être un connaisseur avant de le boire d'un cul sec et de jeter le verre derrière lui, qui se brisa à l'impact contre le sol rêche.

Endirvis : Oups, vielles habitudes.

L'ogre au fond de la pièce retenu un rire que William remarqua, foudroyant du regard son larbin favori. Il ordonna ensuite à ce dernier de ramasser les restes brisés du verre. Décidément, ce repas n'allait pas être de tout repos pour le démoniste.

En entrant dans la bâtisses, Siasske en fit rapidement le tour d'un regard, s'arrêtant plus longtemps sur les gardes Illidaris. Elle s'étonna que William leur demande de sortir : il ne connaissait qu'elle et savait donc qu'elle ne l'attaquerait probablement jamais mais pour le reste des Compagnons, s'était surprenant qu'il ne se méfie pas plus. Et quand bien même il leur fit retirer leur armes (Siasske avait d'ailleurs fait une remarque à son ami à ce sujet, n'appréciant que très peu de devoir se séparer de son armement), il devait se douter qu'ils restaient tout menaçants rien qu'avec leur mains nues, d'autant qu'Endirvis ne pouvait pas réellement se séparer de sa lame.

Ils s'installèrent donc à table, Siasske laissant échapper un "Cette foutue manie d'organiser des repas ne t'a décidément pas quittée..!" alors qu'elle s'asseyait à l'un des bouts, William se plaçant à son opposé avec un léger rire. Lui n'avait pas oublié que sa chère Chasseresse détestait tout ces étalages de luxe et autres choses mondaines. Cependant elle huma avec un air satisfait les saveurs montant des plats préparés qui attendaient sur la table.
Elle prit son verre de la main gauche et le leva également, répondant au toast du Démoniste.

Sia' : Puisse-t-elle nous aider à vaincre en cette période sombre..!

William salua sa réponse d'un mouvement de tête, souriant, alors qu'elle goutait le vin du bout des lèvres, laissant échapper un léger "hmm" appréciatif avant de sursauter quelque peu en voyant Endirvis lancer son verre derrière lui, cherchant à comprendre pourquoi. William lui n'apprécia que très peu le geste excentrique du Chevalier de la Mort, avant d'inciter ses invités de commencer à manger, leur proposant de goûter certains plats plus particuliers dont il raffolait personnellement. Siasske s'exécuta donc, se servant différentes parts afin de goûter alors que William engageait la conversation avec eux d'un ton léger sur des choses anodines.

William, après avoir finalement détaché ses yeux du rustre chevalier de la mort, s'accorda de nouveau un sourire. Il commença ensuite à se servir de la viande de lynx avec quelques menus accompagnements puis l'humain se décida à ouvrir la discussion.

William : Je suis au courant de votre réapparition mais j'en sais très peu de ce qui vous est arrivé par la suite. Par exemple, qu'est-ce qui vous a motivé à rejoindre la Ligue des Psykers ? L'envie d'en savoir plus ? Le besoin de protéger ce nouvel espoir ?
Endirvis : Ou juste avoi'w l'auto'wisation de buter des gens.

Le démoniste sembla légèrement déconcerté, haussant un sourcil face aux réflexions, pas forcément faussées et peu rassurantes qui, il le sentait, allaient être légions pendant ce diner.

Siasske savourait les plats présentés sur la table avec appétit : même si elle n'aimait pas tout cet étalage de luxe, elle appréciait toujours de bien manger, et l'occasion était parfaite. Elle attendit de reposer son verre de vin avant de répondre à un William dubitatif quant aux motivations du Chevalier de la Mort.

Sia' : Il y a de cela, et il y a également le fait que nous n'avons pas réellement eu le choix.
William : Que veux-tu dit par là?
Sia' : Simplement que nous avons changé de... "d'autorité", sans nous le demander. Mais toujours dans le but d’œuvrer pour Azeroth! Peut-être même que travailler pour la Ligue nous permet d'aider de manière plus importante, et plus efficace.

A son air crispé sur le visage, William devina clairement que la Chasseresse elle-même ne croyait pas en ce qu'elle venait de dire. Il acquiesça cependant, portant son verre à ses lèvres pour prendre une gorgée de vin, alors que Siasske regardait son assiette en soupirant.

William, peu convaincu par les paroles de Siasske, se fendit tout de même d'un sourire faussé, afin de garder bonne mesure. Il détailla ensuite chacun des membres de cette compagnie peu orthodoxe. Ils ne semblaient avoir aucun point commun et pourtant ils continuaient à vivre ensemble, chaque jour, se serrant toujours les coudes, telle une famille.

William, intéressé : Je me demande... Pourquoi votre groupe reste aussi stable ? N'a-t-il pas menacé d'éclater à plusieurs reprises ? *sourire* Avez-vous un secret ?
Endirvis : Faut c'woi'we que le sang de nos ennemis fo'wme un pa'wfait ciment.

Endirvis se mit alors à rire alors qu'il se servait un autre verre, qu'il finit d'ailleurs dans la minute. Le démoniste, pour une fois, sembla apprécier la parole du chevalier de la mort, se déridant légèrement.

Écoutant les paroles échangées, Marden sourit à son tour, s'étant lui aussi plusieurs fois interrogé sur ce qui faisait l'unité de ce curieux groupe, même s'il y avait en grande partie le fait qu'ils étaient forcés de s'y trouver. Au final, la remarque pouvait sembler un autre trait d'humour morbide, mais il y avait la plus qu'un fond de vérité, à n'en pas douter. Le rôdeur savourait la nourriture tout en réfléchissant sur la question, analysant tranquillement les différents niveaux d'aise -ou de malaise, le cas échant- des compagnons, et des autres personnes présentes.

Marden : Il est vrai que ce n'est pas toujours facile, il y a un paquet de caractères différents, et certaines personnes doivent souvent avoir l'impression de surveiller les autres... *petite oeillade amusée à Siasske* Mais enfin, on s'en sort comme on peut.

Sur ces paroles, il prit une gorgée de vin, prenant garde à ne pas finir son verre, ne voulant pas être resservi immédiatement.